Syndicat national de l'Édition

L’histoire du manuel scolaire

Le manuel scolaire : une tradition républicaine de J. Ferry au début des années 2000

Quand il en a les moyens, aucun Etat au monde ne se désintéresse de l'édition scolaire ; mais son implication varie, de l'édition d'état à la liberté de choix.

Quand il en a les moyens, aucun Etat au monde ne se désintéresse de l’édition scolaire ; mais son implication varie, de l’édition d’état à la liberté de choix.

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  • L’édition d’état : le seul manuel autorisé est le manuel officiel publié sous l’autorité de l’Etat. Ce système était celui des pays du bloc communiste et est encore en vigueur en Algérie, Chine, Égypte, Maroc, Vietnam… Plus d’un tiers des nations pratiquent cette édition, qu’elle se limite à la conception du manuel ou à son entière réalisation (impression et diffusion).
  • Le système de l’autorisation préalable : le manuel, réalisé par une entreprise privée, n’est introduit dans les classes qu’après autorisation délivrée par le pouvoir politique. A défaut, il est interdit. Un bon tiers des pays ont adopté ce système : Argentine, Espagne, Grèce, Japon, Pérou, Suède…
  • La liberté de choix et le contrôle de l’état a posteriori : la Grande-Bretagne, l’Italie, le Portugal, la Hongrie, l’Estonie ont adopté ce système. Mais cela ne signifie pas pour autant que les pouvoirs publics aient renoncé à tout contrôle. En France, le ministère de l’Éducation nationale peut toujours interdire un ouvrage qui ne serait pas « conforme à la Constitution, à la morale ou aux lois ». Dans la pratique, le contrôle est réalisé par des milliers d’enseignants, qui reçoivent les spécimens et fondent leur choix sur une analyse personnelle, confrontée à celle de leurs collègues d’établissement.

Le système français compte parmi les plus ouverts du monde.

Il associe en effet trois libertés :

  • la liberté de production : l’édition des manuels est privée, indépendante du pouvoir politique
  • la liberté de choix
  • la liberté d’utilisation

Cette triple liberté est garante de l’abondance, de la diversité et de la qualité de l’offre éditoriale.

La France n’a connu une édition d’Etat que pendant une période très limitée, entre 1793 et 1796.
(décret Bouquier du 19/12/1793 annulé par la loi du 26/08/1796)

Un système dual a été mis en place en 1833 pour le primaire (loi Guizot) et en 1850 pour le secondaire (loi Falloux) :

  • pour l’enseignement public, le système de l’autorisation préalable est la règle. Les manuels sont financés par l’Etat ou les collectivités territoriales.
    Examen préalable par des experts nommés par l’autorité administrative
  • pour l’enseignement privé, le système du veto se voit appliqué. Les manuels sont financés par des particuliers ou des associations.
    Tout usage qui n’a pas été préalablement interdit est autorisé

En 1865, Victor Duruy étend le système du veto (plus souple que l’autorisation préalable) à tout l’enseignement.

En 1880, Jules Ferry rend l’enseignement primaire obligatoire. A la suite du rapport de Ferdinand Buisson du 6 novembre 1879, il confie le choix des manuels aux enseignants (arrêté du 16/6/1880) et étend cette liberté en 1881 aux professeurs du secondaire.

Le décret du 29 janvier 1890 précise toutefois le nombre et la nature des ouvrages dont devront disposer tous les élèves :

  • un livre de lectures
  • un livre de grammaire
  • un livre d’arithmétique
  • un petit atlas de géographie
  • un livre d’histoire de France

Dans ces conditions particulièrement favorables, le XIXe siècle voit naître et croître une quantité de maisons d’édition scolaire.
Belin éditeur depuis 1777, développe la production de manuels scolaires surtout à partir de 1850.
En 1826, Louis Hachette fonde sa maison, et joue à fond le développement de l’enseignement primaire. En 1831, l' »Alphabet des Écoles » se vend à des millions d’exemplaires. En 1833, il crée une revue destinée à guider les instituteurs dans l’exercice de leur métier.
En 1865, Charles Delagrave pressent la formidable expansion que va connaître le livre scolaire dans tous les niveaux d’enseignement : élémentaire, secondaire et professionnel.
En 1880, Alexandre Hatier se donne comme priorité l’enseignement de la lecture et de l’écriture.
En 1881, au moment où Jules Ferry fait voter la gratuité de l’enseignement, et l’enseignement primaire obligatoire, Fernand Nathan assure le développement et la rénovation de l’enseignement primaire en publiant des revues pédagogiques et des manuels scolaires.
Didier naît en1898.
D’autres maisons, qui ont disparu du secteur scolaire aujourd’hui, se créent au XIXè siècle : Masson en 1804, Armand Colin en 1870, Dunod en 1871, Vuibert, en 1876, Picard et Kaan, Emmanuel Vitte en 1882…

Les éditions Magnard ne verront le jour qu’en 1933 avec Roger Magnard qui fonde sa maison d’édition et invente les cahiers de vacances.
La maison Foucher spécialiste de l’enseignement technique est créée en 1936.
Les éditions Bordas sont créées en 1944.

Depuis, la seule remise en cause eut lieu pendant l’Occupation

l’administration allemande se livre à l’examen systématique de tous les livres scolaires pour en bannir les propos qu’elle juge offensants à l’égard du peuple allemand ou de son armée. À la fin des hostilités, 86 ouvrages auront été interdits et plus de 250 auront subi des modifications.
Vichy n’aura pas été en reste. Dès novembre 1940, le régime diffuse des listes de manuels interdits (auteurs connus pour leurs sympathies communistes, tel Romain Roland) et met en chantier des ouvrages pour répandre les valeurs qui sont désormais censées fonder l’éducation de la jeunesse.

Une évolution contrastée depuis la 2ème guerre mondiale

L’après-guerre constitue une période faste pour le livre scolaire, devenu le symbole de l’école pour tous. Revers de médaille : dès le milieu des années 60, la situation du secteur se détériore, du fait de la mise en place progressive de la gratuité des manuels au collège, et de la contestation, quasi-idéologique dont il fait l’objet.

Les manuels sont un moyen d’abrutissement. Ils servent bassement, parfois, les programmes officiels. Quelques-uns les aggravent même par je ne sais quelle folie de bourrage à outrance. Mais rarement les manuels sont faits pour l’enfant. […] Même les manuels seraient-ils bons, il y aurait tout intérêt à en réduire le plus possible l’emploi. Car le manuel, surtout employé dès l’enfance, contribue à inculquer l’idolâtrie de l’écriture imprimée. Le livre est bientôt un monde à part, quelque chose d’un peu divin, dont on hésite toujours à contrôler les assertions : C’est dans le livre…[…] Les manuels tuent ainsi tout sens critique, et c’est probablement à eux que nous devons ces générations de demi-illettrés qui croient mot pour mot tout ce que contient leur journal.

La véritable période de prospérité pour l’édition scolaire se situe dans l’après-guerre, entre 1948 et le milieu des années 60. En 1954, l’édition scolaire représente ainsi 22% du chiffre d’affaires de l’ensemble de l’édition. Dès la fin des années 60, cet équilibre bascule : ce changement est lié d’une part à la progressive prise en charge du financement des manuels par l’Etat au collège (gratuité-prêt partielle à partir de 1964, totale en 1977), et d’autre part à une contestation du rôle pédagogique du manuel, qui s’affiche violemment, notamment dans les écoles normales à partir de 1968. Certaines maisons disparaissent alors du secteur (SUDEL, Masson,…), les autres se restructurent par vagues de concentration : la fin des années 80 voit apparaître les groupes Hachette, d’un côté, Havas puis Vivendi de l’autre, puis on assiste au rachat de Magnard-Vuibert par Albin Michel en 1993… de Delagrave par Flammarion en 1995.
À cette époque, le groupe enseignement du syndicat national de l’édition rassemble moins de 20 maisons, et les éditeurs de Savoir Livre (Belin, Bordas, Hachette, Hatier, Magnard et Nathan) représentent plus de 80% de son chiffre d’affaires.

Aujourd’hui, le ministère de l’Éducation nationale réaffirme à travers ses documents et textes officiels son utilité dans les apprentissages

Programmes de primaire de 2002

Les manuels doivent redevenir les instruments de travail qu’ils n’auraient jamais dû cesser d’être. Ils offrent aux élèves de multiples occasions de lectures et de recherches autonomes que ne permet pas la multiplication de photocopies, expression du savoir fragmenté.»

Circulaire de rentrée 2005 (BOEN n°18 du 5/5/05)

D’une manière générale, tous les domaines d’apprentissage offrent des occasions de lire : c’est pourquoi on préfèrera l’usage de manuels de lecture, dont les écoles se doteront en particulier pour la phase des premiers apprentissages structurés, et l’utilisation d’ouvrages littéraires ou documentaires ainsi que des outils multimédias recommandés par le ministère.

Et l’expertise pédagogique rejoint la tradition. Ainsi différents rapports rappellent également la nécessité des manuels.
Le Haut Conseil d’évaluation de l’école (2003) reconnaît, parmi les facteurs scolaires de réussite : « une utilisation du manuel scolaire enrichi par des textes ».

L’Inspection générale, dans son rapport sur le plan de prévention de l’illettrisme au CP (2004) invite « fermement les enseignants, en particulier les débutants, à utiliser un manuel ».

Le hors-série du BOEN du 25/8/05 rappelle, dans l’introduction commune à l’ensemble des disciplines scientifiques au collège, les étapes de la démarche scientifique : investigations, débat des propositions, mise en évidence de nouveaux éléments de savoir, confrontation avec le savoir établi (recours au manuel)…

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